Paris, France | AFP | jeudi 01/06/2023 – L’Assemblée nationale a adopté jeudi des mesures pour élargir les prérogatives de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) dans la lutte contre les cyberattaques, malgré les inquiétudes de la gauche en matière de libertés publiques.
La cybersécurité est l’un des volets du projet de loi de programmation militaire en cours d’examen à l’Assemblée.
L’article 32 permet notamment à l’Anssi, en cas de menace susceptible de porter atteinte à la sécurité nationale, de prescrire plusieurs mesures graduelles, comme ordonner aux fournisseurs d’accès ou aux hébergeurs le blocage d’un nom de domaine internet (qui donne accès à un site internet, par exemple http://www.mon-site-internet.fr).
Un amendement du groupe Renaissance a élargi en commission ces dispositions aux « navigateurs et systèmes d’exploitation » qui font le pont entre la requête d’un utilisateur sur sa machine et l’adresse IP correspondant au nom de domaine recherché.
Le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot a assuré que ces « mesures administratives » seraient limitées à des « atteintes manifestes à la sécurité nationale« , des « attaques coordonnées et massives sur un certain nombre d’autorités et d’opérateurs d’importance vitale« , des « événements d’une sévérité extrêmement importante mais en nombre extrêmement restreint ».
Les députés LFI et écologistes ont voté contre ce dispositif qui ne passe pas par la voie judiciaire. « Petit à petit, on réduit les droits« , a dénoncé l’insoumis Antoine Léaument.
La socialiste Mélanie Thomin s’est dite « favorable à l’élargissement des pouvoirs de l’Anssi« , mais « dans un cadre strict et délimité« . Son groupe s’est abstenu.
Le projet de loi entend aussi contraindre les éditeurs de logiciels à informer l’Anssi en cas de vulnérabilité significative affectant un de leurs produits ou en cas d’incident informatique compromettant la sécurité de leurs systèmes d’information.
Par son article 35, très débattu, le texte permet à l’Anssi de recueillir des données sur le réseau d’un opérateur de communications électroniques, « aux seules fins de garantir la défense et la sécurité nationale, lorsqu’elle a connaissance d’une menace susceptible de porter atteinte à la sécurité des systèmes d’information des autorités publiques« .
Des députés de gauche s’y sont opposés en vain. Les socialistes ont regretté des incertitudes sur sa « portée » et « son contrôle effectif par l’Arcep », l’autorité de régulation des communications électroniques. Et LFI s’est interrogée sur son « impact sur les libertés publiques ».
La gauche a aussi déploré la suppression dans l’hémicycle d’une mesure introduite en commission, qui obligeait les « opérateurs stratégiques » à « faire opérer les traitements de données sensibles » par des sociétés établies dans l’Union européenne.
Auteur : patrick LE GUYADER
leguyadepatrick@gmail.com
Wellington, Nouvelle-Zélande | AFP | mercredi 23/05/2023 – Les Etats-Unis ont annoncé mercredi avoir signé un accord de sécurité avec les Etats fédérés de Micronésie situés dans le Pacifique, où Washington cherche à contrer l’influence de la Chine.
Trois documents ont été signés sur l’île Pohnpei, selon des responsables du Département d’Etat américain, reconduisant ainsi un accord datant d’il y a vingt ans qui octroyait jusqu’à aujourd’hui à la Micronésie des garanties en matière de sécurité et de budget.
En échange, Washington a obtenu un nouvel ancrage militaire dans cette zone du Pacifique, où les Etats-Unis pourront y installer des bases militaires.
La Micronésie, qui compte quelque 100.000 habitants, est l’alliée de Washington, avec qui elle maintient des liens étroits depuis son indépendance acquise en 1986.
La concurrence entre les Etats-Unis et la Chine dans le Pacifique s’est renforcée à mesure que Pékin cherche à étendre son influence dans cette région stratégique.
En mars, le président sortant des Etats fédérés de Micronésie, David Panuelo, avait d’ailleurs accusé la Chine de mener une « bataille politique » dans son pays et de recourir à la corruption et au harcèlement, dans une lettre incendiaire adressée au Parlement.
De leur côté, les Etats-Unis ont conclu des accords similaires avec d’autres îles de la région, les Marshall et les Palaos, mais tous expirent d’ici la fin de l’année 2023.
Si la Micronésie et les Palaos ont renouvelé leur coopération avec Washington, les discussions avec les îles Marshall ont achoppé sur le lourd héritage des essais nucléaires américains.
Les négociateurs des îles Marshall souhaitent que Washington accélère le versement des indemnités de réparation liées aux conséquences des essais américains.
Selon une décision du Tribunal international des Réclamations Nucléaires, les Etats-Unis sont tenus de verser plus de 3 milliards de dollars (2,7 millions d’euros) aux îles Marshall, qui n’ont perçu jusqu’à présent que 270 millions de dollars (250 millions d’euros).
Entre 1946 et 1958, Washington a réalisé un total de 67 essais nucléaires dans les îles Marshall, aux conséquences désastreuses pour l’environnement et la santé des habitants de l’archipel.
Tahiti, le 22 mai 2023 – Reprise parlementaire pour le député Tematai Le Gayic à l’Assemblée nationale, alors que débute l’étude du projet de loi de programmation militaire 2024-2030.
Après les bancs de l’assemblée de la Polynésie française, retour sur les bancs de l’Assemblée nationale pour le député indépendantiste Tematai Le Gayic. Dans la nuit de dimanche à lundi, il a pris la parole en ouverture de séance alors que s’ouvraient les débats à Paris sur le projet de loi de programmation militaire pour les années 2024 à 2030.
Dans son intervention, qui n’avait lundi pas suscité de réponse ou d’observation du gouvernement central, le jeune député est revenu sur la volonté de l’État d’investir massivement dans la dissuasion nucléaire. “Le choix de cet investissement massif, a-t-il expliqué, interroge sur les objectifs de paix. C’est un choix qui vient heurter toutes les victimes des essais nucléaires français.”
Toujours sur l’argumentaire du nucléaire, Tematai Le Gayic a alors posé trois questions aux représentants du gouvernement français : “Qu’en est-il d’une réelle indemnisation des victimes et de leurs familles ? Qu’en est-il de la dette de l’État vis-à-vis de la Protection sociale généralisée de la Polynésie française ? Qu’en est-il de l’institut du cancer en Polynésie ?” Des questions cependant restées sans réponse, n’étant pas formulées dans le cadre de la séquence des questions au gouvernement mais dans la discussion générale sur le projet de loi.
Après un mot sur les militaires polynésiens victimes “de freins à leur progression de carrière, de discrimination et d’éloignement familial”, Tematai Le Gayic a souhaité réaffirmer la position du Tavini dans le cadre des enjeux stratégiques de l’Indo-Pacifique :
“Avec l’axe Indo-Pacifique, une stratégie est imposée unilatéralement et peut parfois entrer en contradiction avec nos intérêts et partenariats avec nos voisins” a-t-il observé alors que le Tavini souhaite travailler avec des investisseurs chinois, sous condition.
Le projet de loi de programmation militaire implique en effet sur la zone l’amélioration de la contribution de l’État à la protection du territoire national, et le renforcement de celle de ses territoires d’outre-mer où l’accumulation des tensions stratégiques et les stratégies hybrides – sans oublier les effets liés au changement climatique – l’oblige à revoir son dispositif. “Un effort substantiel sera porté à nos moyens de surveillance et de renseignement sur notre environnement (avions, satellites et drones), d’action (corvettes, hélicoptères, vecteurs terrestres), de réactivité en matière d’intervention (premiers moyens de réaction immédiate locale, capacités de transport tactique et stratégique pour les renforts), de signalement stratégique et de prévention par la densification de nos actions partenariales”, préconise le projet de loi.
Port Moresby, Papouasie-Nouvelle-Guinée | AFP | dimanche 21/05/2023 – Dans la capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les bidonvilles sans eau ni électricité qui entourent les gratte-ciel modernes jouxteront bientôt l’un des plus importants projets immobiliers de la ville côtière : un Chinatown rutilant.
Pékin investit des sommes considérables en Papouasie-Nouvelle-Guinée – un joyau de la couronne du Pacifique riche en ressources mais l’un des pays les plus pauvres au monde – en raison de son vaste potentiel et de sa proximité avec des routes maritimes cruciales.
De nombreux projets chinois voient le jour à Port Moresby, comme un complexe de 414 millions de dollars – le plus gros investissement de Pékin dans le pays – qui comprendra un cinéma, un hôtel, des appartements et des restaurants.
Mais les locaux sont mécontents de ne pas tirer de bénéfices réels des grandes dépenses de Pékin, se plaignant que des milliers de Chinois sont envoyés par avion et payés pour travailler sur de grands projets, mais qu’ils envoient l’argent dans leur pays d’origine.
« Pourquoi sommes-nous laissés de côté? Ce que les Chinois peuvent faire, notre peuple peut le faire », déclare l’ancien député Gabia Gagarimabu, 62 ans.
« Ils viennent et nous restons là à regarder », déplore-t-il.
Les constructions chinoises inachevées ou inutilisées suscitent également des craintes quant aux bénéfices de l’aide de Pékin et alimentent les soupçons d’aggravation de la corruption dans le pays.
Les grues restent immobiles sur le vaste site de Chinatown après des années de retards dus à Covid-19.
Un gratte-ciel construit par la Chine, le plus haut du pays avec ses 23 étages, domine l’horizon de la ville mais reste vide après que les autorités y ont constaté de multiples défauts.
« Les projets deviennent des projets fantômes. Où est l’argent? Où est le développement? », s’interroge M. Gagarimabu.
« Discriminations »
Si Pékin dépense autant dans le pays le plus peuplé du Pacifique Sud, c’est en raison de sa « situation stratégique, de l’abondance de pétrole et de gaz, de minéraux et de nombreuses opportunités », a observé un diplomate occidental sous le couvert de l’anonymat.
La Chine est aujourd’hui le deuxième partenaire commercial du pays, derrière l’Australie, ancienne puissance coloniale, et Pékin investit massivement dans la construction, mais aussi dans l’énergie, les ressources, le commerce de détail et les télécommunications.
Une nouvelle autoroute à six voies traverse désormais la capitale.
L’entrée d’une école de 3.000 élèves est ornée d’écritures en mandarin, tandis que des arrêts de bus avec une signalisation en chinois, construits pour le sommet de l’APEC de 2018, parsèment le centre-ville.
Les investissements de la Chine ne comportent « aucune contrainte politique » et visent à améliorer le niveau de vie local, a écrit en 2022 le journal d’Etat Global Times dans un éditorial.
Les migrants chinois se sont installés pour la première fois dans les îles du Pacifique au XIXe siècle, mais un nouvel afflux – parfois illégal – depuis les années 1980 les a déjà placés au centre de troubles politiques.
La dernière vague de travailleurs des « Nouvelles routes de la soie » n’a fait qu’exacerber les tensions communautaires, provoquant des émeutes et des pillages contre les entreprises chinoises.
Certains travailleurs chinois refusent de parler de la situation, tandis que d’autres se montrent plus ouverts.
« Ils (les Chinois) font l’objet de discriminations au niveau local. Je le ressens un peu », raconte Chen Jing, 46 ans, propriétaire d’une boutique de réparation de téléphones.
« Tout prendre »
Malgré une vague de mécontentement, la Papouasie-Nouvelle-Guinée est allée de l’avant et, en 2018, est devenue le premier pays du Pacifique à signer un protocole d’accord dans le cadre de l’initiative chinoise des « Nouvelles routes de la soie », d’une valeur de 1.000 milliards de dollars, un projet géopolitique clé du président Xi Jinping.
L’année suivante, les principales entreprises chinoises opérant dans le pays – pour la plupart des sociétés d’Etat – sont passées de 21 à 39, selon Peter Connolly, qui étudie les projets chinois dans le Pacifique à l’université nationale australienne.
Dans une supérette chinoise recouverte de barres de métal pour protéger les employés des braquages, le gérant des lieux, Vincent He, exprime son soutien à l’arrivée d’un plus grand nombre de travailleurs en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
« Il y a des tâches qu’ils ne peuvent tout simplement pas accomplir. Ils ne peuvent pas nous aider à gérer ces magasins », affirme l’homme d’affaires de la province chinoise de Fujian, en passant de l’anglais au mandarin pour ne pas être compris des autochtones.
Mais l’activité commerciale croissante de la Chine alimente le ressentiment, car les habitants « craignent pour leur sécurité économique et leur emploi », a relevé Sinclair Dinnen, professeur associé à l’université nationale australienne.
Ils affirment que les migrants chinois relativement aisés ne se mêlent pas à la société, envoient leurs revenus chez eux et ne les réinvestissent pas dans un pays où près de 40% des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté.
« On ne nous donne pas d’opportunités. Si nous continuons ainsi, nous n’aurons bientôt plus d’endroit où travailler », redoute Heather Yaninen, 60 ans, qui tient une échoppe de produits cosmétiques. « Ils vont venir et tout prendre. »
Le Tavini veut voir la France à l’ONU
Tahiti, le 18 mai 2023 – Dix ans après la réinscription de la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU, le Tavini huira’atira réunissait mercredi ses troupes à Faa’a pour célébrer l’événement. Une célébration qui avait une saveur particulière alors que Moetai Brotherson vient d’endosser les habits de président du Pays.
“La réinscription est un combat qui a débuté en 1978. Oscar Temaru avait 33 ans. Il n’avait aucun mandat et a débarqué à New York avec nos frères Kanak”, a rappelé le nouveau président du Pays à la tribune. “Oscar Temaru a alors découvert que la Polynésie française avait été retirée de la liste des Pays non autonomes l’année précédant l’installation du CEP chez nous, comme par hasard, en 1963. C’est ce jour-là que la réinscription a commencé pour ce bonhomme.”
Dans un discours improvisé, comme à son habitude, Moetai Brotherson a tendu la main à l’État, mais aussi aux électeurs qui ne s’étaient pas portés sur le bulletin Tavini aux territoriales. “On est allé demander à l’ONU de nous donner la possibilité du choix, avec un arbitre neutre. Il nous appartient à nous, Tavini huira’atira, que le jour du référendum, les consciences soient suffisamment éveillées pour avoir une majorité écrasante. Nous ne voulons pas d’une victoire à 50% plus 1 voix”, a-t-il poursuivi. “Il faut travailler à l’international, il faut travailler ici, il faut travailler avec l’État. Je forme le vœu que l’État vienne à la table des discussions. Dans deux jours, une réunion informelle va se tenir avec le comité des 24 [commission de l’ONU qui étudie les demandes d’indépendance des états, NDLR]. Je forme le vœu que l’État entende l’écho des voix des Polynésiens.”
Et le président du conclure : “Il faudrait que même ceux qui n’ont pas voté pour nous se disent, ‘Tiens, c’est pas mal.’ Notre objectif est de construire une nation. L’indépendance n’est pas une fin en soi. C’est une étape essentielle pour bâtir cette nation.”
Un objectif que l’État pourrait accompagner si la prochaine venue de Gérard Darmanin, ministre de l’Intérieur en charge de l’Outre-mer, à New York pour y rencontrer la commission des 24 à propos de la Nouvelle-Calédonie, devait changer la position de la France qui jusqu’alors n’a jamais souhaité siéger dans cette commission.
Grandes lectures, petites références
Le président de la Polynésie française, Moetai Brotherson a ouvert son discours mercredi soir par une phrase du Mahatma Gandhi pour plonger son assistance avec lui dans son désir d’indépendance. “D’abord, ils vont vous ignorer, et puis, ils vont se moquer de vous. Puis ils vont vous combattre et vous gagnerez.” Une citation que le président aurait lu dans un recueil d’essais de Gandhi quand il était au collège de Huahine, “La bataille de la liberté”.
Problème, ce recueil n’existe pas, et cette citation, si belle soit elle, n’a jamais été prononcée. Dans un article de 2016, France Inter expliquait ainsi “Comme l’a montré le journal américain Christian Science Monitor, on ne trouve aucune trace de cette citation dans l’œuvre de Gandhi. Par contre, elle ressemble à s’y méprendre à un extrait de discours du syndicaliste américain Nicholas Klein en 1918.”
Une fausse citation que Donald Trump avait déjà utilisé par erreur lors de sa campagne pour les élections américaines en 2016.
Port Moresby, Papouasie-Nouvelle-Guinée | AFP | jeudi 18/05/2023 – La Papouasie-Nouvelle Guinée signera avec les Etats-Unis un pacte de sécurité qui donnera aux forces américaines un accès aux ports et aéroports de ce pays du Pacifique, a annoncé jeudi le Premier ministre James Marape.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est attendu lundi en Papouasie-Nouvelle Guinée, pour la réunion du Forum États-Unis-Îles du Pacifique à Port Moresby. Ce voyage intervient dans un contexte de rivalité entre les Etats-Unis et la Chine dans la région.
M. Blinken remplacera le président Joe Biden, qui a annulé sa visite en raison de la crise de la dette américaine.
Deux accords de coopération dans le domaine de la défense et la surveillance maritime ont été préparés avec les Etats-Unis et seront signés à la première occasion après leur approbation par le parlement, a indiqué James Marape lors d’une conférence de presse.
Il s’agira d’un accord spécifique de coopération en matière de défense, pas d’un traité : « Nous allons de l’avant, nous signons avec la meilleure armée de la planète », s’est-il félicité.
Les accords, qui peuvent être renouvelés tous les quinze ans, donneront aux Etats-Unis un accès aux eaux de la Papouasie-Nouvelle Guinée près des routes maritimes vers l’Australie et le Japon, en échange d’un accès aux satellites de surveillance américains, a précisé le Premier ministre.
Cet accès aux satellites de surveillance permettra de détecter « les activités illégales en haute mer », a-t-il poursuivi.
Selon une version de source non officielle du projet d’accord, les forces américaines disposeraient d’une plus grande autonomie pour accéder à certains points d’entrée cruciaux du pays, mais M. Marape a souligné que tout accès devra être approuvé par le gouvernement.
Les militaires américains devront « toujours demander à notre défense (l’autorisation) pour accéder à nos infrastructures », a-t-il assuré.
L’accord avec Washington n’empêchera pas la Papouasie-Nouvelle Guinée de négocier des pactes similaires avec d’autres pays, y compris la Chine, selon lui. En 2022, les Iles Salomon ont signé un pacte de sécurité avec la Chine.
M. Biden, dont l’oncle a trouvé la mort en Papouasie-Nouvelle Guinée au cours de la deuxième guerre mondiale, a annulé son voyage, le premier d’un président américain dans ce pays du Sud-Pacifique, en raison des négociations sur la dette publique des Etats-Unis.
M. Biden a invité M. Marape et les autres dirigeants du Pacifique à Washington « plus tard cette année » pour des discussions sur le renforcement de la coopération entre les Etats-Unis et les pays de la région, selon la Maison Blanche.
27 avril 2023
La CNIL s’est prononcée sur le décret relatif aux caméras aéroportées utilisées par les services de police et gendarmerie nationales, les douanes et les militaires. Si l’utilisation des drones par les forces de l’ordre est désormais possible, elle doit respecter certaines conditions. Les caméras aéroportées comprennent les caméras installées sur des aéronefs circulant sans personne à bord (notamment les drones), mais également les autres aéronefs équipés d’une caméra (notamment les ballons captifs, les avions, et les hélicoptères).
Un encadrement des drones par la loi
Les conditions dans lesquelles les services de la police et gendarmerie nationales, les douanes et les militaires peuvent procéder au moyen de caméras aéroportées à la captation, l’enregistrement et la transmission d’images sont déterminées dans le code de la sécurité intérieure (CSI).
La CNIL s’est prononcée à deux reprises (en janvier et en juillet 2021) sur ces nouvelles dispositions légales et, à cette occasion, elle a appelé à un encadrement strict de l’usage des drones compte tenu des risques d’atteintes aux libertés publiques et à la vie privée des individus.
En pratique, les forces de l’ordre peuvent être autorisées à utiliser des caméras aéroportées notamment pour :
- la prévention d’actes de terrorisme ;
- le secours aux personnes ;
- la sécurité des rassemblements de personnes sur la voie publique ou dans des lieux ouverts au public (ex. : manifestations) ; et
- l’appui des personnels au sol, en vue de leur permettre de maintenir ou de rétablir l’ordre public lorsque ces rassemblements sont susceptibles d’entraîner des troubles graves à l’ordre public.
Le législateur a prévu des garanties permettant de limiter les atteintes aux libertés individuelles. La CNIL a été vigilante sur ce point dans ses avis sur les projets de loi.
Les garanties fixées dans la loi sont notamment les suivantes :
- Des quotas fixent le nombre maximal de drones pouvant être autorisés dans chaque département.
- L’utilisation de drones doit être autorisée par décision écrite et motivée du représentant de l’État dans le département ou, à Paris, du préfet de police. Cette autorisation détermine l’objectif poursuivi et ne doit pas dépasser la zone géographique strictement nécessaire à l’atteinte de cet objectif. De plus, elle fixe le nombre maximal de caméras pouvant procéder simultanément aux enregistrements.
- Les caméras aéroportées ne peuvent ni procéder à la captation du son, ni comporter de traitements automatisés de reconnaissance faciale. Ces dispositifs ne peuvent procéder à aucun rapprochement, interconnexion ou mise en relation automatisé avec d’autres traitements de données.
- Les images sont conservées pour une durée limitée. Hors le cas où ils sont utilisés dans le cadre d’une procédure judiciaire, administrative ou disciplinaire, les images sont conservées pendant une durée maximale de sept jours à compter de la fin du déploiement du dispositif.
- Les dispositifs aéroportés sont employés de telle sorte qu’ils ne visent pas à recueillir les images de l’intérieur des domiciles ni celles de leurs entrées, sauf exception au regard des circonstances de l’intervention.
Les précisions apportées par le décret
La CNIL s’est prononcée sur le décret du 19 avril 2023 encadrant les conditions de mise en œuvre des caméras aéroportées dans un avis du 16 mars 2023.
Le décret soumis pour avis à la CNIL est un acte réglementaire unique RU-72, ce qui signifie que les administrations souhaitant utiliser de telles caméras devront formellement s’engager auprès de la CNIL à respecter les conditions fixées pour les utiliser.
Dans son avis, la CNIL a émis des observations, notamment sur les conditions de mise en œuvre des caméras aéroportées et l’information des personnes.
Les conditions de mise en œuvre des caméras aéroportées
La diversité des situations opérationnelles auxquelles les forces de l’ordre sont confrontées n’a pas permis de définir dans le projet de décret des critères exhaustif déterminant les situations pouvant donner lieu à enregistrement ou la transmission en temps réel des images au poste de commandement des forces de l’ordre. La CNIL a considéré que de telles précisions devront néanmoins figurer dans une « doctrine d’emploi » à l’usage des forces de l’ordre, dont la CNIL estime qu’elle devra lui être communiquée.
L’information des personnes
Une information générale du public sur l’emploi des drones doit être délivrée par le ministère de l’Intérieur.
En plus de cette information générale, les personnes doivent être informées que le recours à des drones a été autorisé dans le cadre d’une intervention particulière. Le décret prévoit que cette information soit délivrée par tout moyen approprié, sauf si l’urgence, les objectifs poursuivis ou les conditions de l’opération l’interdisent.
La CNIL recommande par ailleurs qu’une information soit donnée sur le lieu de l’opération au cours de laquelle les caméras aéroportées seront utilisées (par exemple via des dispositifs sonores), notamment lorsque les drones sont utilisés pour sécuriser des manifestations.
Le rôle de la CNIL
Les avis de la CNIL
Les avis de la CNIL sur les caméras aéroportées ne constituent pas une « validation » ni un « refus ». La CNIL ne rend pas d’autorisation ni d’avis contraignant sur les projets de texte dont elle est saisie. Les avis de la CNIL ont pour objectif d’éclairer le gouvernement, le Parlement ou toute autre autorité publique ayant saisi la CNIL, et peuvent entraîner des modifications pour tenir compte des observations formulées dans la délibération (mais l’auteur de la saisine n’est pas tenu de modifier son projet de texte en ce sens).
Les contrôles de la CNIL
La CNIL pourra contrôler les dispositifs de caméras aéroportées et, comme elle l’a déjà fait dans le passé, prononcer des mesures correctrices.
Texte reference
Pour approfondir
> La CNIL rend son avis sur la proposition de loi « sécurité globale »
Texte reference
Les textes de référence
> Articles L. 242-1 et suivants du code de la sécurité intérieure – Légifrance
Le premier vecteur d’attaque informatique, c’est le phishing, l’hameçonnage par mail. Que ce soit dans un SMS ou dans un mail, nul besoin de se précipiter et de cliquer sur les pièces jointes, les images ou les liens contenus dans un message à l’origine incertaine.
Le mail est souvent le moyen pour les pirates de s’introduire dans un système informatique et d’y dérober des données.
Ouest-France Olivier MÉLENNEC.Publié le 08/03/2023 à 17h56
Lors que le numérique prend une place de plus en plus importante dans notre quotidien, certains gestes simples permettent de s’assurer de naviguer en sécurité. En voici trois.
1 – Dans le doute, abstiens-toi de cliquer…
« Le premier vecteur d’attaque informatique, c’est le phishing, l’hameçonnage par mail », témoigne le responsable informatique d’une importante société de Rennes (Ille-et-Vilaine). Phishing qui se décline aujourd’hui en smishing, c’est-à-dire l’hameçonnage par SMS.
Pour vous piéger, le pirate informatique se fait passer pour un organisme qui vous est familier (banque, administration fiscale, caisse de sécurité sociale…) pour vous inciter à ouvrir un fichier contenant un virus informatique. La vigilance doit toujours être de mise. Que ce soit dans un SMS ou dans un mail, il ne faut jamais se précipiter et cliquer sur les pièces jointes, les images ou les liens contenus dans un message à l’origine incertaine.
Lire aussi : Entreprises : les cyberattaques, un crime organisé à grande échelle
2 – Attention à ses mots de passe
« La première des priorités est la protection de son identité numérique », souligne cet expert. Il s’agit d’éviter une usurpation d’identité qui peut permettre aux pirates d’accéder à des données confidentielles, de nuire à votre réputation ou d’accéder à vos comptes bancaires. Ce qui suppose des mots de passe, ou mieux des phrases de passe, « très robustes et différentes par nature de sites ». Et, également, de ne pas s’étendre plus que nécessaire sur les réseaux sociaux…
Lire aussi : Voici les mots de passe les plus utilisés et… les plus piratés
3 – Toujours penser à sauvegarder ses données
Le cloud, le stockage à distance de données ou de fichiers sur des serveurs accessibles par Internet, c’est bien pratique mais aussi risqué en cas d’attaque informatique. Continuer à sauvegarder ses données sur un bon vieux disque dur externe reste encore la meilleure façon de parer à toute éventualité. Un conseil qui s’adresse aux particuliers mais aussi aux petites sociétés, en général plus vulnérables que les grosses entreprises face aux cyberattaques.
Washington, Etats-Unis | AFP | vendredi 31/03/2023 – Les Etats-Unis ont annoncé vendredi prévoir l’ouverture d’une ambassade au Vanuatu, petit Etat insulaire du Pacifique Sud, afin de renforcer sa présence dans cette région où Pékin tente d’étendre son influence.
Une ambassade dans la capitale Port-Vila « permettrait aux Etats-Unis d’approfondir leurs relations » dans l’archipel et d’accélérer son aide au développement y compris sur la question climatique, selon un communiqué du département d’Etat américain, qui ne précise pas de date d’ouverture.
L’administration Biden, avec le soutien des deux partis au Congrès, a étendu le rôle des Etats-Unis dans une zone qui ne recevait que peu d’attention jusque-là, après l’annonce surprise l’an dernier d’un accord de sécurité entre les îles Salomon et la Chine. Malgré les dénégations des îles Salomon, des pays occidentaux, au premier rang desquels les Etats-Unis et l’Australie, redoutent que ce pacte permette à Pékin de renforcer sa présence dans le Pacifique.
Les Etats-Unis avaient rouvert en février leur ambassade aux îles Salomon, 30 ans après sa fermeture. La vice-présidente Kamala Harris avait en outre annoncé à un sommet l’an dernier que Washington ouvrirait de nouvelles ambassades aux Kiribati et aux Tonga.
Avec une population d’un peu plus de 300.000 personnes, le Vanuatu est classé parmi les pays les plus exposés aux catastrophes naturelles telles que les tremblements de terre, les tempêtes, les inondations et les tsunamis, selon le rapport annuel sur le risque mondial.
Et après une bataille « épique » de ce petit Etat en première ligne des dévastations liées au réchauffement, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté mercredi une résolution demandant à la justice internationale de clarifier les « obligations » des Etats dans la lutte contre le changement climatique.